Bien que la récupération des contenants multicouches soit très accessible au Canada (environ 90 % des ménages canadiens ont accès à un programme de récupération de ces contenants), certains résidents et résidentes n’ont toujours pas accès à un programme résidentiel local de récupération des contenants multicouches. Or, tout n’est pas perdu. Le Conseil canadien des manufacturiers de contenants multicouches (CCMCM) est heureux de rapporter que la Ville de Brockville et le canton de North Glengarry (deux municipalités situées en Ontario) ont récemment ajouté les contenants multicouches à la liste de matières pouvant être déposées dans le bac de récupération en vue de leur recyclage.

Selon Isabelle Faucher, directrice générale du CCMCM, pour ces communautés où la récupération des contenants multicouches n’est pas encore une réalité, mais qui envisagent de les ajouter à leur programme de collecte sélective, il y a quelques bons rappels à garder à l’esprit.

  1. La communication est essentielle, particulièrement dans ces cas où la municipalité compte sur un centre de tri privé pour traiter ses matières. Lorsqu’il s’agit de décider des matières à inclure dans un programme de récupération municipal ou à en exclure, les rôles et les responsabilités des parties concernées ne sont souvent pas clairs. Par exemple, le fournisseur de services peut avoir l’impression que la décision de ne pas accepter les contenants multicouches a été prise par la municipalité, tandis que la municipalité peut, quant à elle, penser que cette décision était celle du centre de tri. Dans la plupart des cas, ce sont les municipalités qui prennent la décision définitive sur ce qui est inclus et exclu du programme de collecte sélective, mais une conversation relativement rapide entre les deux parties peut aider à dissiper toute confusion. Une fois ce genre de malentendus résolus, la voie à suivre est généralement plus claire.
  2. Des mythes et des idées fausses au sujet des contenants multicouches perdurent. Même au sein du secteur du recyclage, certains pensent encore que les contenants multicouches sont enduits de cire et ne sont donc pas recyclables. D’autres pensent que seuls les contenants à pignon sont recyclables, puisque les contenants de longue conservation contiennent une feuille d’aluminium. Ces deux affirmations sont en fait des mythes. Ce que vous pouvez voir comme de la cire sur un contenant multicouche est une fine couche de polyéthylène (un plastique) et les contenants multicouches de longue conservation ne contiennent en moyenne que 4 % d’aluminium. Au centre de tri, au cours du procédé de remise en pâte, le polyéthylène et l’aluminium sont séparés du composant principal des contenants multicouches, soit la fibre, et ces derniers peuvent être transformés en granulés, puis en nouveaux produits (les granulés sont généralement utilisés dans la fabrication de produits tels que les palettes et les pots de fleurs) ou en carreaux de plafond ou en tuiles de toit. Par ailleurs, comme son nom l’indique, le procédé de recyclage des contenants multicouches entiers transforme tous les composants des contenants multicouches en matériaux de construction.
  3. Les contenants multicouches représentent 1 à 2 % du volume total de la collecte sélective. Il peut être encourageant de savoir que l’ajout des contenants multicouches à un programme de collecte sélective n’exige pas une augmentation importante de la capacité de traitement. Il s’agit toutefois d’une occasion d’augmenter le taux de détournement des matières résiduelles et de répondre à la volonté des citoyens et citoyennes de pouvoir détourner davantage de matière des sites d’enfouissement.
  4. Quand on veut, on peut. Même certains des plus petits centres de tri en Ontario et au Québec ont été en mesure de mettre en œuvre des changements pour accepter les contenants multicouches dans leur programme, et de les trier de manière séparée. Par exemple, le centre de tri R.A.R.E. du canton de North Glengarry a récemment pu réintégrer tous les contenants multicouches dans son programme (auparavant, seuls les contenants à pignon étaient acceptés) et mettre en place un tri séparé des contenants multicouches, tout cela en transformant une réserve en deux espaces de stockage par la construction d’un mur en son milieu! Ce sont des innovations comme celle-ci qui nous rappellent que de petits changements peuvent avoir un impact considérable.
  5. Les possibilités sont nombreuses. En Ontario, la transition prochaine vers un cadre dirigé par des producteurs en vertu du nouveau Règlement sur les boîtes bleues ouvre des possibilités pour l’avenir des fournisseurs de services, qu’ils soient municipaux ou privés. À partir de 2026, les contenants multicouches figureront sur la liste des articles obligatoires pour la collecte et il y aura très probablement une obligation de les trier dans leur propre catégorie. Mettre dès maintenant en œuvre des mesures peut aider les acteurs à se préparer à la transition en positionnant les répondants comme des partenaires stratégiques à long terme des organismes de responsabilité des producteurs (ORP) et de leurs producteurs. Cela est également vrai dans les provinces canadiennes qui sont sur le point d’adopter une loi sur la responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les emballages (Alberta) ainsi que dans d’autres qui, comme l’Ontario, sont en train de passer d’un programme fondé sur un modèle partagé à un programme fondé sur un modèle dirigé par les producteurs (Saskatchewan, Manitoba, Québec).

Enfin, rester en contact avec le CCMCM, que ce soit pour obtenir des mises à jour, de nouvelles idées ou un soutien dans la transition de votre installation vers l’acceptation des contenants multicouches s’est aussi avéré utile pour un certain nombre de municipalités et de centres de tri.

Par exemple, Lyndsay d’Entremont, responsable de la gestion des déchets solides de la Ville de Brockville, a dit : « La Ville de Brockville a été heureuse d’être approchée par le Conseil canadien des manufacturiers de contenants multicouches et par notre fournisseur de services de recyclage pour nous informer que les contenants multicouches peuvent en fait être récupérés dans notre programme de collecte sélective. Dès que nous en avons été informés, nous avons publié la nouvelle sur notre page Web et mis à jour notre base de données consultable “Ça va où?”. Nous pensons que les résidents et résidentes seront très heureux de cette nouvelle, car plusieurs d’entre eux se sont renseignés par le passé sur la récupération des cartons de lait et des boîtes à boire. »

Si vous souhaitez en savoir plus sur les possibilités et les avantages de la récupération et du recyclage des contenants multicouches ainsi que sur le type de soutien que peut vous offrir le CCMCM, n’hésitez pas à communiquer avec Isabelle au ifaucher@recyclecartons.ca.