Il n’en prendrait pas nécessairement beaucoup pour faire croître de façon notable la récupération des contenants de boissons et de nourriture dans les écoles, y compris les contenants multicouches. Chaque année, les élèves du primaire et du secondaire consomment au Canada plusieurs dizaines de millions de berlingots de lait et de boîtes de jus, en plus d’énormes quantités d’autres types de contenants. Malheureusement, les écoles font souvent piètre figure au chapitre de leur récupération. Nombreuses sont celles qui ne réalisent pas qu’ils peuvent valoriser les contenants au même titre que le papier, par exemple. Il faut donc trouver des solutions à cet enjeu. Heureusement, un projet-pilote dans la région de Québec qui vient d’être complété nous indiquerait qu’avec un peu d’organisation et de communication, nous pouvons faire des progrès appréciables sur ce plan.

Ce projet-pilote, dont le rapport a été déposé le mois dernier, s’est déroulé au cours de l’année scolaire 2018-2019 à l’initiative de la Communauté métropolitaine de Québec, avec le soutien de Recyc-Québec et du Conseil canadien des manufacturiers de contenants multicouches. L’organisme sans but lucratif Quebec’ERE et le cabinet de spécialistes en stratégies environnementales Chamard y ont également contribué leur expertise. Ce projet visait tous les contenants de boissons et de nourriture, dont les contenants multicouches.

L’étude a été menée dans six écoles primaires et quatre écoles secondaires de la région de Québec. Dans six de ces écoles, on a fait appel à une méthode d’intervention dite passive, et dans les autres, à une méthode plus active. La méthode passive consistait en l’installation à des endroits stratégiques d’affiches (différentes au primaire et au secondaire ; voir photo) et de bacs de récupération dédiés aux contenants. Les affiches indiquaient clairement qu’il n’était pas nécessaire de rincer les contenants avant de les déposer dans les bacs et qu’il suffisait de les vider. Cette croyance en la nécessité de laver les contenants avait été précédemment identifiée comme un frein à la récupération. À ces mesures, la méthode active ajoutait des présentations et un concours pour sensibiliser et motiver davantage les élèves ainsi que le personnel.

Au terme du projet-pilote, on a noté une augmentation moyenne du taux de récupération des contenants de 33,7 % pour la méthode active, et de 22,9 % pour la méthode passive. La récupération des contenants multicouches a suivi la même trajectoire, avec une augmentation globale de 33,2 %. De plus, on n’a constaté aucune contamination significative de la matière par des résidus de boissons ou de nourriture, ce qui indique que la consigne qu’il ne fallait que vider les contenants était suffisante pour en assurer la recyclabilité. Bien que la méthode active ait davantage porté fruit, la méthode passive, moins complexe, a également livré des résultats encourageants.

Fait intéressant, mais pas nécessairement surprenant, les écoles primaires ont mieux performé que les écoles secondaires. J’attribue cet écart au plus grand encadrement qu’on retrouve au primaire, notamment lors des repas et des collations. Cette différence pourrait suggérer un besoin pour plus d’accompagnement au secondaire, possiblement par l’entremise d’« équipes vertes » constituées d’élèves et de membres du personnel. Avis aux intéressés, ÉcoÉcoles Canada, avec qui nous collaborons également, propose des conseils sur son site Web pour organiser de telles équipes. On peut les obtenir ici.

Parmi les résultats de cette étude, je me réjouis particulièrement du fait que la consigne de bien vider les contenants sans les rincer semble avoir facilité leur récupération, tout en ne nuisant aucunement à leur recyclage. Toute école qui souhaite améliorer sa récupération de contenants aurait certainement intérêt à s’inspirer de ce message.

Le rapport complet du projet-pilote peut être téléchargé en cliquant ce lien.

 

De gauche à droite : l’affiche pour la campagne de communication dans les écoles primaires, et celle pour la campagne dans les écoles secondaires